Saturday 4 December 2010

2010 = BRMC








Nous sommes fin 2010...
Qu'est-ce qu'il reste? qu'est-ce qu'il restera?
Ce qu'il restera, on verra plus tard, par contre ce qu'il reste de 2010, maintenant, il n'y a aucun doute. C'est comme un feedback de guitare qui n'en finirait pas de résonner, impossible à éteindre... Ce qu'il reste, c'est BRMC. LE groupe de l'année.
Ce groupe a démarré l'année 2010 avec un album, 'Beat The Devil's Tattoo' qui est arrivé tranquillement, discrètement, au milieu des annonces hebdomadaires de "nouveau groupe de l'année" ou de deuxième album du groupe qui a cartonné l'année dernière...

'Beat The Devil's Tattoo' - March 2010

Rien... pas d'annonce, pas de couvertures de magasines achetées par la promo, pas de surenchères sur les critiques... Rien, si ce n'est ce disque suivi d'une tournée des salles en Europe et ailleurs dans le monde, une tournée des festivals tout l'été, et une autre tournée des salles ailleurs dans le monde, puis encore en Europe.


Rock en Seine, Paris, Août 2010 | ©PhiL

Rock en Seine, Paris, Août 2010 | ©PhiL

Rock en Seine, Paris, Août 2010 | ©PhiL

Trois musiciens, deux gars et une fille, qui montent sur scène, presque chaque soir (combien de concerts ont-ils fait en 2010? Ils vont jouer leur 1000ème concert à Londres le 11 décembre!), qui jouent intensément, avec une passion palpable, avec un plaisir évident, mais sans jamais, jamais se prendre pour autre chose que d'authentiques musiciens qui aiment ce qu'ils font et qui sont heureux que le public aime ce qu'il font...
Et quel public! Un public conquis, dans tous les sens du termes, conquis sans tricher. Des fans de la première heure, qui ont eu la chance de tomber sur leurs premiers albums, à ceux qui sont arrivés en cours de route, on ne peut pas faire la différence,
indistinctement tous sont aimantés par la même force ; tout le monde est dans un état particulier à un concert de BRMC...

Elysée Monmartre, Paris, Decembre 2010 | ©PhiL

Ils ont atteint un niveau de maîtrise de leur musique qui fait qu'ils peuvent tout se permettre. Leur discographie est tout simplement parfaite. Rien à jeter, rien à cacher, rien de honteux. Il leur suffit de piocher dedans au gré de leurs envies pour constituer la set-list de chaque concert, et il n'y a jamais de faiblesse, jamais de temps mort. Combien de groupe pourraient jouer l'intégralité de leur répertoire sans risquer la faute de goût?
La particularité de BRMC, autant en concert que sur disque, est qu'il n'y a pas de titres qui écrasent les autres. A aucun moment on se dit à la fin d'une chanson qu'ils viennent de terminer notre titre préféré et que le reste sera forcément en dessous. Dès qu'une nouvelle chanson démarre, on est tout de suite emporté, et on en oublierai presque immédiatement la précédente. C'est rare dans un concert.
Ils se payent même le luxe de basculer les chansons de l'électrique à l'acoustique au gré de leurs envies, et tout passe.


La rage à peine contenue de Robert L. Been (basse, guitare, piano et chant)
, qui maltraite sa basse, la finesse et la précision d'orfèvre de Peter Hayes (guitare et chant - et quelle voix! - et qui de temps à autre ajoute l'harmonica à sa panoplie),
qui caresse sa guitare - il n'y a qu'à regarder leurs instruments pour comprendre : les basses de Robert sont écaillées, raclées, le vernis arraché jusqu'à la fibre du bois, les guitares de Peter sont impeccables, en tout cas de loin...). Et puis il y a la frappe parfaite de Leah Shapiro, nouvelle recrue à la batterie, qui drive tout de manière parfaite et dont on espère qu'elle ne partira jamais tellement elle s'est imposée en un rien de temps comme LA batteuse de BRMC. On n'imagine même pas que d'autres aient pu tenir ce rôle à sa place avant.

Leah Shapiro (Bataclan, Paris, Mai 2010) | ©PhiL


Peter Hayes (Elysée Montmartre, Paris, Décembre 2010) | ©PhiL
Robert Levon Been (Bataclan, Paris, Mai 2010) | ©PhiL
Pour les avoir vus trois fois cette année, et pour connaître des gens qui ont dépassé la dizaine de concerts, il y a quelque chose de spécial qui fait qu'on ne s'en lasse pas et que chaque concert ranime une émotion intacte, exactement comme chaque chanson ranime quelque chose encore différent de la précédente.



Voilà, BRMC aura été le groupe de cette année 2010. Ils ont occupé le terrain en permanence, ont même eu l'élégance de tenir leurs engagements alors qu'ils se prenaient de plein fouet un drame qui en aurait stoppé plus d'un, et dont ils n'ont rien laissé paraitre. Ils l'ont partagé, sans le cacher, mais sans faire le moindre commentaire. En un mot, ce groupe est l'élégance incarnée.

L'année tient en 4 chiffres: 2010, et en 4 lettres :




_____________
PhiL -Dec. 2010

4 comments:

  1. Bonjour.

    Merci d'avoir commenté et d'avoir fait l'effort de développer ton point de vue.
    Je t'avoue que je n'ai pas vu les Dead Weather en concert, donc leur qualité de groupe de scène m'a un peu échappée. Et pour les Kills je reconnais qu'il nous épargne niveau "production lourde comme un âne mort" (expression qui m'as faite sourire) mais ça n'apporte pas beaucoup à l'opinion que j'ai sur eux.
    Le problème se trouve totalement au niveau de la presse musicale. On peut crier haut et fort qu'on est pas influencés mais voilà quand je suis confrontée à une déception vis à vis d'un artiste, souvent c'est dû au buzz que ça a suscité. Pourtant il n'y a rien de dramatique dans ce qu'on a pu reprocher à cet artiste mais, ça laisse un goût amer. J'essaie de dépasser ça, mais la presse ne leur rend vraiment pas service parfois.
    Pour les strokes, j'ai entendu plusieurs fois ce genre de point de vue. On peut leur reprocher que les 3 albums se ressemblent, même si c'est un peu vrai pour les 2 premiers, c'est pas ce qui peut les rendre médiocres. Et le 3ème album n'est pas qu' "une suite", même si avec ils ne se sont pas non plus réinventés ça reste une innovation dans leur style. Exemple, Ize of the world et The modern age ne pourraient pas être à mes yeux 2 chewing gum au goût identique. Après, je pourrais comprendre que pour nous avoir laissés 5 ans avec 3 albums on puisse s'être lassé, mais je le comprendrais difficilement étant donné la trempe de ces 3 albums.
    Enfin, pour commenter ton post, cet article est génial, on ne pourrait pas mieux parler des BRMC. J'en suis une très grande fan. Longtemps j'ai préféré Kasabian, et puis il y a eu ce dernier album... Malheureusement, je ne les ai vus qu'une fois, à RES, j'attends avec impatience de pouvoir assister à un autre de leurs concerts. Je suis tout à fait d'accord avec toi pour ce qui est de Shapiro, elle a parfaitement trouvé sa place au sein du groupe.

    Désolée d'avoir écrit si longuement.

    With Love. Nina.

    ReplyDelete
  2. Merci!! Je répond "chez toi" !!

    ReplyDelete